Dans le CC, toujours au col de Larche. Ce matin, la météo n'est pas fameuse : ça caille, il tombe du grésil quand il ne pleut pas... Mieux vaut attendre et récupérer des "grosses journées" précédentes, bien éprouvantes.

Hier soir, Frank Adisson et toute sa petite famille sont venus nous retrouver au col de Larche, en presque « voisins », avec un plantureux dîner: foie gras des Pyrénées, soupe au pistou, etc… et 2 énormes gâteaux au chocolat de la pâtisserie de l’Argentière-la-Bessée ! Grosses rigolades surtout quand on ouvert la porte du camping-car où on festoyait bruyamment et qu’on a découvert qu’il neigeait dru… 5 gros centimètres sur la route… Heureusement nos amis ont réussi à rentrer chez eux : ils avaient quand même 2 cols à passer pour regagner Vallouise !

Neige puis pluie battante: c’est toujours l’attente au col de Larche... Lecture et repos : ça fait du bien. La météo devrait s’améliorer demain sur l’Ubaye.

Les journées très denses, un réseau fluctuant, une balise en panne... Désolé pour autant de retard !

Petit retour en arrière sur les étapes précédentes depuis Bardonecchia où on profite d'une bonne connexion:

Etienne Vallot m'a rejoint au Pas de Mongioia le 12 septembre au soir pour parcourir avec moi les crêtes frontalières de son fief : le Queyras. Le lendemain son frère Guillaume nous retrouvait pour la traversée de la Tête des Toillies, sommet de plus de 3000m, dans la tempête, avec en prime un rappel coincé en bas de la NE (voie descendue en rappel, les connaisseurs apprécieront...). Me voilà donc bien « encadrés » par les frères Vallot, ceux des fameux topos ! Excellente soirée au refuge de la Blanche, où j'ai revu François, le gardien, avec plaisir. L’une des dernières fois, c’était pendant le tour de mon département des Hautes-Alpes (une sorte de tour de chauffe avant le tour de la France !) Avec mes compagnons, nous avions parcouru les arêtes franco-italiennes du Queyras, de la Vallée de la Clarée et de la Vallée Etroite dans le sens inverse. Je vais donc être en terres connues pour quelques temps !

Le 13 septembre :
ambiance « Ben Nevis » sur les crêtes gelées et vent glacial. Traversée du Pain de Sucre puis du Pic d'Asti bien pourri. Nuit au CC stationné un peu plus bas que le col Agnel versant italien. Soirée sympa avec Guillaume et Marion, en plus d’Etienne, Véro et Biche. En se tassant, on en rentre du monde dans notre petit cc !

Le 14 septembre :
on suit les limites de la réserve intégrale du Viso. Bonjour la signalétique pléthorique ! Comme dit Etienne : « jamais la frontière n'a été autant marquée depuis la militarisation italienne de Mussolini ! » Ca grimpe ! Passage du Castello : étonnant. Grosse journée qui s'achève au Pas du Colonel. Accueil fantastique au refuge Giacoletti : grazie Andrea per tutto !

Le 15 septembre :
ça repart sur les belles crêtes (Roma, etc...) et les très sympathiques aiguilles de la Traversette au-dessus du premier percement des Alpes : le tunnel éponyme. Accueil fantastique au refuge du Viso : merci Sarah et Paul ! Et merci à Caroline, Eléonore, Meliha, Helène, Jean-Michel, Jean-Claude, Thomas et Remy de la Snef de Marseille qui ont fait l'effort de monter me voir!

Le 16 septembre :
alternance de pourri et de difficile (voire toxique) jusqu'au col Lacroix… Accueil fantastique au refuge Jervis, merci Robby ! (On passe chez tous les potes d’Etienne !)

Le 17 septembre :
avec Guillaume, le frérot, qui nous a rejoints pour la journée, escalade de la classique du Pelvas (ça change des crêtes infréquentables...) Encore du "boulot" vers Malaure et bonne nuit au refuge Nino Soardi, non gardé, en compagnie des bouquetins.

Le 18 septembre :
ah la voie académique du Bric Bouchet, une des bases queyrassines ! Grosse journée encore avec ensuite la longue remontée au Bric Froid, mais la récompense avec le mignonnet refuge bivouac sous le col des Thures pour passer la nuit.

Le 19 septembre :
Etienne me quitte au Grand Glaiza (il n’a pas de visa de sortie de son fief !) Et je poursuis en solo jusqu'au Bourget où je retrouve bien tard, sur une piste et 300m plus bas, Véro, Biche et le CC. Merci Etienne pour cette belle semaine partagée !

Le 20 septembre :
dans les alpages jusqu'à Clavière avec au passage, du basalte sur la plaque géologique Europe Afrique. Bizarreries de la frontière qui traverse un golf et une propriété privée. Soirée sympa au cc avec Daniel et Georgette venus en voisins de l’Argentière (on est à trois quart d’heure de route de la maison…)

Le 21 septembre :
étape toxique sur les flancs du Chaberton dans des barres rocheuses merdiques et des barbelés, sous les vestiges des batteries militaires italiennes. Ai dû parfois un peu contourner... Ce sommet, intégralement en Italie jusqu’en 1947, avait été arasé pour y installer des constructions militaires avant la première guerre mondiale. Arrivée tard au col des Desertes et nuit dans une ancienne casemate versant italien transformée en refuge- bivouac : tip top !

Le 22 septembre :
encore une très grosse étape jusqu'à la Vallée Etroite. Solitude là-haut et pas mal de grosses montées...

Le 23 septembre :
Seb me rejoint pour la traversée des Rois Mages, un ensemble de sommets mais surtout un monument de rochers pourris… On avance lentement, trop lentement... On le paiera très cher le lendemain. Bivouac au col du Gran Bagna, très austère.

Le 24 septembre :
haute tension ! L'orage arrive très vite alors que l'on tente de passer les dernières aiguilles. Les abeilles… et je me prends la foudre... Suis terrassé, heureusement sur une zone pentue mais pas étroite… Bilan : une très grosse frayeur, vêtements percés et une brûlure de la taille d’une pièce de 2 euros dans le dos : ça je le constaterai plus tard... On réchappe tant bien que mal dans la vallée sous le tonnerre et la pluie battante. Le Dodtour n'en finit pas d'être dur

Le 25 septembre :
attente de jours meilleurs et d'un temps moins perturbé : le gros flux de sud-ouest donne beaucoup de vent et d'orage sur les sommets frontaliers... A priori cela s'améliore vendredi. Et comme dit mon bien aimé sorcier des nuages Yan Giezendanner: " ne remets pas les doigts dans la prise de courant! " La foudre sans doute attirée par le piolet qui était sur mon sac à dos a impacté le bas de mon dos. Le courant est ressorti par le pied droit: belle brûlure aussi sur le côté du moignon… On s’en est bien sortis…

Le 29 septembre :
week-end pourri, encore un peu d'attente, mais le sorcier des nuages est optimiste pour la semaine prochaine. Du coup Max me rejoint dimanche midi, on devrait monter au refuge du Thabor dans la foulée, y passer la nuit, et enfin repartir, les batteries chargées à bloc! Je devrais recevoir juste à temps une nouvelle balise, COOOOL.

Sinon tout va bien après l'épisode "high tension". Les pizzerias de Bardonnechia n'ont plus de secrets pour nous après le passage de Joce, Fanfoué, Antoine et Jean-Pierre ...